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Chapter 43 - Phénomène fantastique

Alexander sourit légèrement.

"On se sépare en groupes de deux. Moi et Crocus, et le reste ensemble. Oh, et aussi, quelqu'un devra rester pour surveiller le bateau, à vous de voir qui de vous deux, Delilah ou Abdul."

Étant sur une île inconnue et qui devait certainement recevoir très rarement des visiteurs, Alexander ne voulait pas prendre de risques. Il prit donc le plus "faible" de l'équipage avec lui pour le protéger, et laissa Abdul ou Delilah, qui n'étaient pas moins forts que lui, pour protéger le navire en cas de danger.

Delilah se tourna alors vers Abdul et dit avec un petit sourire :

"Pile ou face ?"

Elle ne voulait certainement pas rester sur le navire, mais elle ne voulait pas non plus forcer Abdul à y rester, donc décider par un jeu de hasard semblait être la meilleure solution.

"Face," répondit Abdul.

Delilah ferma les yeux avant de jeter une pièce en l'air qu'elle avait dans la poche de sa veste.

"Alors ça sera pile pour moi."

Quelques instants plus tard, la pièce retomba, et Delilah l'attrapa avant de l'immobiliser contre son poignet gauche.

Delilah grimaça légèrement avant de soupirer.

"Pile."

Elle allait devoir rester sur le navire pendant que les autres allaient s'amuser, déçue du résultat, mais elle ne le remit pas en question.

"Tu n'es pas forcément obligée de rester sur le navire, tu sais ?" dit Alger avant de poursuivre. "Tu peux rester dans un certain périmètre et surveiller que des choses louches ne se trament pas."

Les yeux de Delilah se mirent à briller en entendant cela ; dans sa déception de l'échec, elle n'y avait pas du tout pensé.

Alexander se tourna vers Crocus avant d'hocher la tête.

"On y va ?"

Les groupes étaient faits et le navire en sécurité, il était temps d'aller explorer.

"Ouais, on y va," répondit simplement Crocus avant de suivre Alexander, qui avait déjà commencé à s'éloigner.

"Alger, on y va aussi," dit Abdul, et sans attendre la réponse d'Alger, il se mit à partir du côté opposé à celui d'Alexander et Crocus.

Alger renifla paresseusement avant de le poursuivre.

"À ce soir."

"Ouais, à ce soir," répéta Delilah en soufflant par le nez.

Elle resta quelques instants à regarder dans la direction où ils étaient partis avant de se mettre, elle aussi, à surveiller les alentours du navire pour trouver quelque chose d'intéressant.

Grimpant à un arbre très différent de ce qu'elle connaissait, elle y trouva des fruits en forme de losange et de couleur violette.

"Intéressant."

Elle descendit de l'arbre tout en prenant trois fruits du même type avant d'ouvrir grand la bouche et de mâcher l'un des fruits.

Cruch—

À la première bouchée, elle sentit une ruée de goûts qu'elle n'avait encore jamais expérimentés et qu'elle ne comprenait pas pleinement.

Elle resta en phase avec elle-même avant de se reprendre et de finir tous les fruits.

"Incroyable."

C'était certainement l'une des meilleures choses qu'elle avait goûtées de sa vie ; cela ne ressemblait en rien à ce qu'elle avait déjà goûté.

Le jus du fruit et son goût étaient hors de ce monde.

"Si les fruits ont ce goût, quel goût auront les légumes ?"

Les yeux de Delilah brillèrent férocement avant de se lancer à la recherche de légumes et de fruits de toutes sortes.

Pendant ce temps, Abdul et Alger se promenaient à un rythme soutenu, sans être pressés mais sans traîner.

Ils prenaient le temps de goûter à ce qu'ils pensaient être mangeable et évitaient les champignons à l'air venimeux.

Et tout comme Delilah, ils furent très surpris du goût des aliments de cette île.

"Une île céleste. Ça en valait vraiment la peine," murmura Abdul en grignotant un fruit en forme de carotte, qui avait un goût sucré et rafraîchissant.

Alger fit un léger sourire avant de geler soudainement en voyant ce qu'il y avait devant lui.

Un énorme tigre blanc, haut de 10 mètres, les regarda froidement.

Mettant sa main sur son épée, Abdul ne quitta pas des yeux l'énorme tigre blanc.

"Calme."

Il dégaina très doucement son épée avant de se mettre en position de défense.

ROOOOARRR

Le tigre blanc rugit de toutes ses forces avant de s'élancer vers Abdul, qu'il jugea plus menaçant qu'Alger, ce qui était vrai.

Voyant que le tigre blanc se rapprochait de plus en plus, Abdul allait s'élancer pour couper son rythme.

Mais brusquement, un coup d'épée coupa la course du tigre et lui découpa la tête avant même qu'il n'entre en contact avec Abdul.

Abdul élargit les yeux devant cela, tout s'était passé si vite qu'il n'avait même pas eu le temps de comprendre ce qu'il venait de se passer.

"Rapide !"

C'était atrocement rapide, même pour Alger qui était en spectateur et qui faisait attention à l'environnement.

"Des étrangers, n'est-ce pas ? Des pirates ? Ou des aventuriers ?" dit soudainement une voix féminine venant de leur gauche.

Abdul se remit rapidement en position d'attaque et Alger se prépara à se projeter à tout moment.

"Pas besoin de stresser, si je voulais votre mort, vous seriez déjà morts."

Une femme au teint basané et aux yeux rouge sang, les cheveux blancs brillants relâchés sur le côté et un collier en or pendant ostentatoirement autour du cou, sortit de la forêt en direction d'Abdul et d'Alger. Tenant un sabre courbé dans sa main droite, elle ressemblait à un démon tout droit sorti des abysses.

Elle portait une légère tunique en soie blanche aux finitions dorées couvrant son buste et laissant son ventre à découvert, ainsi qu'un pantalon large maintenu par des bandages au niveau de sa ceinture et de ses mollets.

Des tatouages tribaux étaient visibles sur son corps et sur la partie gauche de son visage.

Elle était pieds nus et des bracelets en or étaient attachés à ses chevilles et à ses doigts de pied.

"Qui es-tu ?" demanda Abdul en fronçant les sourcils.

Cette femme était très forte, certainement la plus forte qu'il avait croisée de sa vie.

Plus forte que lui, et même qu'Alexander.

C'était mauvais ; si cette femme était une ennemie, ils n'auraient aucune chance.

"N'est-ce pas plutôt à moi de demander ça ? Mais bon, je suis Astrid, première commandante des forces armées de la tribu des Hakanokebiin."

Déclara Astrid sauvagement en bombant le torse de fierté.

"Et vous ?"

"Abdul, premier commandant des pirates d'Alexander le Grand."

"Alger, navigateur des pirates d'Alexander le Grand."

"Des recrues ?" demanda Astrid en rangeant sa lame sur sa gauche dans son fourreau, et au vu de son autre lame rangée, elle était certainement une épéiste au double style.

Voyant qu'Astrid n'était pas une menace et que, comme elle l'avait dit, si elle avait voulu leur mort, ils seraient déjà morts sans même savoir comment, Abdul soupira de découragement et rangea sa lame dans son fourreau.

"Comment peux-tu savoir ça ?"

"Votre Haki est faible, à la limite de la non-existence," répondit-elle en se curant l'oreille.

Alger n'avait jamais entendu ce terme, et même Abdul, qui avait certaines connaissances, avait l'impression de connaître ce terme sans se souvenir exactement de ce que c'était.

"Haki ?"

"Hein ? Vous ne savez pas ? De quelle mer venez-vous, de toute façon ?" Astrid semblait surprise qu'ils ne connaissent pas ce terme, à en juger par son expression sans retenue.

"Du début de la première partie de Grand Line," répondit Alger.

Astrid se figea avant de demander précipitamment :

"Hein ?! Sérieux ?! Comment diable avez-vous fini sur cette île alors ?"

"C'est une longue histoire…"

Soupira Alger avant de raconter tous les faits à Astrid ; de toute façon, il n'y avait pas de secret, et Alger ne voulait pas réellement commencer à cacher des choses à une force aussi puissante.

En l'écoutant, la bouche d'Astrid se mit à trembler avant d'éclater d'un rire incontrôlable.

"Tahatahataha ! Un tueur de lumière vous a amenés ici ? Tahatahataha !"

Elle n'arrivait pas à croire qu'un oiseau les ait amenés ; c'était une première pour elle.

Mais très vite, elle reprit son calme en s'essuyant les larmes montées à ses yeux avant de dire quelque chose qui surprit grandement Abdul et Alger :

"Alors, vous n'allez certainement pas reprendre la mer avant une bonne demi-année, les p'tits gars."

Alger se figea avant de penser soudainement à une chose.

"Le log pose va prendre autant de temps ?"

"Le log pose ? Non, lui, il ne prend que deux semaines à se recharger," déclara Astrid en reniflant légèrement avant de poursuivre : "Cela a plutôt à voir avec les phénomènes de cette île."

Alger et Abdul ne voyaient pas ce qu'elle voulait dire par là, alors ils lui demandèrent plus d'explications.

"Eh bien, cette île est tout simplement en perpétuel mouvement pour je ne sais quelle raison," répondit Astrid en les regardant avec pitié.

Acceptant rapidement ce fait, Alger voulait maintenant savoir où ils étaient.

"Et où sommes-nous actuellement ?"

"Aux dernières nouvelles, nous sommes aux abords de Calm Belt."

Le visage d'Alger se contracta avant qu'il ne reprenne son calme et demande :

"Tu as dit que nous n'allions pas partir avant six mois, pourquoi ?"

Astrid le regarda dans les yeux avant de lui sourire.

"Cette île suit un certain chemin prédestiné ; elle fait le tour de la première partie de Grand Line avant de s'en aller vers les abords de Calm Belt, puis ensuite vers les abords de Red Line, avant de finalement faire un tour sur le début de la deuxième partie de Grand Line et de revenir en arrière vers le début de la première partie de Grand Line. Formant ainsi un cycle éternel d'aller-retour."

"Et elle fait tout cela en six mois, plutôt rapide, n'est-ce pas ?"

"Rapide ? C'est un euphémisme, c'est une fusée, cette île, ou quoi ?" demanda Abdul, grandement surpris de sa vitesse.

Alger était aussi surpris, mais il avait une question.

"Mais comment cela se fait-il qu'elle puisse bouger sans que l'on s'en rende compte, et sur de telles distances ?"

"Les nuages, ce n'est pas seulement l'île qui bouge, ce sont aussi les nuages. Tous les nuages à plus de 100 kilomètres à la ronde se déplacent en tandem avec l'île pour donner l'impression qu'elle ne bouge pas," répondit calmement Astrid.

"Un phénomène bizarre, honnêtement, car personne ne sait pourquoi ces nuages et cette île sont en mouvement, ni pourquoi ils suivent ce trajet."

"La magie des îles célestes, n'est-ce pas ?" soupira Alger ; ces derniers temps, cette expression devenait de plus en plus ancrée en lui.

"Un truc du genre."

Répondit Astrid avant de se retourner pour s'en aller.

"Vous me suivez ? On va au village."

Abdul et Alger hésitèrent quelques instants avant de la suivre.

"De toute façon, si on meurt, c'était le destin."

"Ou un truc du genre."

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