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Chapter 106 - Adieux au Crépuscule

Le lendemain arriva plus vite qu'ils ne l'avaient espéré. L'air du matin était empreint de nostalgie alors qu'Esme, Emmett et leurs compagnons se tenaient devant l'imposante entrée du château de Stregon. Les calèches prêtes, les chevaux scellés, l'heure des adieux avait sonné.

Le roi Glen, vêtu de son manteau royal, s'avança vers eux, le regard baissé, la voix tremblante.

— J'espère que vous ferez bonne route, dit-il, puis il inspira profondément. Je tiens encore à m'excuser pour tout ce que je vous ai fait subir. J'ai agi sous l'égide de la peur, et malgré cela… aujourd'hui, j'ai retrouvé mon fils grâce à vous. Je vous en serai toujours reconnaissant.

Emmett hocha la tête, adoucissant son ton.

— Vous savez, roi Glen… pour moi, c'est déjà oublié. Comme nous, vous avez été victime de la cruauté du roi Edgard. Nous avons tous payé le prix. Sans vouloir te vexer, Aria…

— Cela ne me vexe pas, intervint Aria doucement. Moi aussi, j'ai été victime des actes de mon père… J'ai perdu ma mère à cause de ses choix. Mais j'ai décidé de lui pardonner. Pas pour lui… pour moi. Pour avancer.

Elle tourna un regard reconnaissant vers Sina, qui lui offrit un sourire tendre en retour.

Rivia s'inclina devant eux, la voix emplie de remords.

— À mon tour, je vous présente mes excuses.

Mais Esme leva la main, l'interrompant.

— Ce n'est pas nécessaire. Tu as fait ce que tu croyais juste. Si j'avais dû choisir entre mes amis et ma famille… je ne sais pas ce que j'aurais fait. Peut-être aurais-je choisi ma famille, moi aussi.

Un silence pesant s'installa. Esme hésita avant de demander :

— Et… Ander ? Je veux dire… le prince Riven, il ne viendra pas nous dire au revoir ?

Avant qu'elle ne termine, une voix familière résonna dans l'air :

— Je suis là.

Tous se retournèrent. Ander se tenait à quelques pas, vêtu de vêtements princiers, sans ses lunettes habituelles. Ses longs cheveux étaient attachés, dévoilant ses traits nobles.

Esme le contempla, interdite. Elle le trouva… magnifique.

Mais sa rêverie fut brisée lorsqu'une voix résonna dans sa tête, moqueuse :

« Ma reine, pourriez-vous arrêter de baver sur moi ? C'est gênant. »

Esme écarquilla les yeux, rougissante, en croisant le regard d'Ander qui lui fit un clin d'œil amusé.

Elle leva les yeux au ciel.

— Télépathie, bien sûr…, marmonna-t-elle.

Ander s'approcha, sourire aux lèvres.

— Dès que j'aurai fini mes devoirs, je viendrai vous rendre visite.

— J'espère bien ! lança Emmett avec malice. Tes tours de magie vont me manquer.

— Ne t'en fais pas, répliqua Ander. Tu me reverras plus tôt que tu ne le penses.

Adam, bras croisés, ajouta :

— Bon, j'aimerais qu'on m'éclaire. On doit t'appeler Ander ou Riven maintenant ? Parce que je suis perdu, là.

Ander rit.

— Ça dépend de toi. Je suis le prince Riven, oui, mais je reste Ander. Après tout, c'est ce nom que j'ai porté pendant toutes ces années.

Bullet intervint en lui tapant l'épaule :

— T'inquiète. Tu t'y feras. Personne ne s'adapte mieux que toi.

— Espérons que tu aies raison, répondit Ander, un peu plus grave.

Aria s'approcha, le serra fort contre elle.

— Tu vas me manquer, notre Apollon préféré.

— Ne t'inquiète pas, je te promets de revenir vite.

Puis Ander étreignit Sina, Luna, Stefan… et enfin Esme. Ils se fixèrent, leurs regards se chargeant d'émotions qu'aucun mot ne pouvait exprimer. Finalement, Ander la serra dans ses bras, murmura à son oreille :

— Je reviendrai vite… pour toi, et pour notre enfant.

Esme sentit son cœur se serrer, mais elle encaissa.

Ander s'écarta, se tourna vers Emmett.

— Prends soin de ta sœur pendant mon absence.

— Pas besoin de me le dire deux fois, répondit Emmett avec sérieux.

Mais les autres, en chœur, s'écrièrent :

— Sa sœur ?!

Emmett se frappa le front.

— Ah, oui… j'ai oublié de vous le dire. Dès qu'on rentre, je vous explique tout.

Sur ces mots, Esme et Emmett montèrent dans la calèche avec Aria. Les autres s'élancèrent à cheval. Ander les regarda s'éloigner, le cœur lourd.

Riviera s'approcha, posant une main sur son épaule.

— Ça va, mon fils ?

— Oui… Ce n'est pas un adieu, juste un au revoir, dit-il avec un sourire triste.

Et il tourna les talons.

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